Crée le 24/08/2025
Quand la vie nous invite à changer de cap
Il arrive dans une vie des moments où l’on ne se reconnaît plus tout à fait. On a du mal à retrouver l’élan, la joie, la motivation. Ce qui faisait sens jusqu’ici semble s’effriter. On avance, oui, mais en pilotage automatique. On sent qu’on change à l’intérieur, sans toujours comprendre ce qui se passe.
Peut-être est-ce ce que vous ressentez en ce moment?
Ce que vous traversez n’est peut-être pas une simple phase de fatigue ou de lassitude. Ce que vous traversez, c’est peut aussi être ce que l’on appelle une transition de vie.
Une transition de vie, ce n’est pas forcément un événement brutal ou dramatique. C’est parfois une lente transformation intérieure, qui modifie profondément notre rapport à nous-même, aux autres, au monde. Ce n’est pas une crise à fuir, mais un passage à accueillir. Car derrière les doutes, les peurs et les remises en question, se cachent souvent des opportunités de croissance, de recentrage, d’alignement.
Dans cet article, je vous propose de mieux comprendre ce qu’est une transition de vie, pourquoi elle peut nous déstabiliser, et surtout en quoi il est précieux de l’accueillir plutôt que de la combattre.
1. Qu’est-ce qu’une transition de vie ?
Une transformation intérieure, plus qu’un simple changement
On confond souvent « changement » et « transition ». Pourtant, les deux ne sont pas tout à fait identiques.
- Un changement est souvent visible, concret : un déménagement, un nouvel emploi, une séparation, une naissance…
- Une transition, elle, est d’abord intérieure. Elle concerne votre manière d’être, de penser, de ressentir. Elle peut être provoquée par un changement extérieur, mais pas toujours. Parfois, elle émerge sans raison apparente, comme un appel venu de l’intérieur.
Une transition de vie, c’est ce moment où vous n’êtes plus tout à fait la personne d’avant, mais pas encore celle que vous êtes en train de devenir.
Il existe de nombreuses formes de transitions, certaines très visibles, d’autres plus silencieuses :
- Des transitions choisies : vous décidez de changer de métier, de reprendre des études, de devenir parent, de voyager, de ralentir.
- Des transitions subies : un deuil, une rupture, une perte d’emploi, un burn-out, une maladie, un départ à la retraite imposée.
- Des transitions intérieures : vous ne vous reconnaissez plus, vous vous sentez en décalage avec votre entourage, vous avez l’impression d’avoir perdu le fil et/ou le sens de votre vie.
Toutes ces situations peuvent vous faire entrer dans un espace de transformation. Il n’y a pas de hiérarchie. Ce qui compte, c’est votre vécu subjectif. Si vous avez le sentiment que quelque chose change profondément en vous, alors c’est une transition. Et elle mérite d’être reconnue.
2. Pourquoi une transition de vie peut être difficile à vivre
Perte de repères
L’une des raisons principales pour lesquelles une transition est inconfortable, c’est qu’elle ébranle vos repères.
Vous aviez une certaine image de vous-même, un rythme de vie, une identité sociale claire. Et soudain, vous ne savez plus trop. Vous doutez de ce qui vous plaît vraiment. Vous vous surprenez à penser autrement, à avoir de nouvelles envies… sans savoir quoi en faire.
Cela peut générer :
- un sentiment de vide,
- de la confusion mentale,
- une perte de sens et/ou de place,
- parfois même une forme d’angoisse diffuse.
Ce n’est pas anormal. Vous êtes simplement en train de laisser derrière vous une ancienne version de vous-même. Et comme toute mue, cela peut gratter, déstabiliser, fatiguer.
Résistances internes
Face à l’inconnu, il est naturel de vouloir rester dans le connu, même si ce connu ne nous satisfait plus.
Vous pouvez ressentir une forme d’ambivalence :
- Une part de vous aspire à autre chose,
- Une autre part veut maintenir l’équilibre actuel.
Cela peut créer de l’inertie, des blocages, une forme d’auto-sabotage. On se raconte que « ce n’est pas le moment », « qu’on n’a pas le droit de se plaindre », ou encore « qu’on devrait être reconnaissant pour ce qu’on a ».
Mais en vérité, il ne s’agit pas d’ingratitude. Il s’agit de croissance. Et la croissance intérieure demande souvent de faire de la place.
3. Pourquoi il est essentiel d’accueillir une transition de vie ?
Ce que l’on ne traverse pas, s’impose autrement
Refuser une transition, c’est souvent essayer de revenir « à la normale », de réprimer les signaux internes.
Mais ce que l’on refoule finit par s’imposer autrement :
- fatigue chronique,
- crises d’anxiété,
- irritabilité,
- perte de motivation,
- troubles psychosomatiques.
Le corps, l’âme, le cœur trouvent toujours un moyen de se faire entendre.
Accueillir, c’est ouvrir une porte à soi-même
Accueillir une transition ne veut pas dire « tout chambouler ». Cela signifie d’abord reconnaître que quelque chose est en train de changer en vous, et que c’est légitime.
Cela veut dire :
- s’autoriser à douter,
- ralentir,
- poser un regard neuf sur sa vie,
- s’écouter avec honnêteté.
En vous ouvrant à cette transformation, vous permettez à une nouvelle version de vous-même d’émerger. Plus authentique. Plus libre. Plus alignée.
Une transition bien vécue transforme votre vie en profondeur
Lorsque vous traversez une transition de manière consciente, vous en sortez transformé :
- Vous vous connaissez mieux,
- Vous savez ce que vous voulez (ou ce que vous ne voulez plus),
- Vous avez appris à vous écouter,
- Vous osez poser des choix qui vous ressemblent.
Beaucoup de personnes disent, après coup : « Sur le moment, c’était difficile… mais c’était nécessaire. Je ne reviendrais en arrière pour rien au monde. »
4. Comment accueillir une transition de vie ?
1. Mettre des mots sur ce que vous vivez
Nommer ce que vous ressentez est une première forme de soulagement.
Vous pouvez vous dire :« Je suis en train de traverser une transition de vie. Je n’ai pas toutes les réponses. Mais je sens que quelque chose change, et c’est important. »
Ce regard bienveillant sur vous-même fait toute la différence.
2. Ralentir
Les transitions ont besoin d’espace pour se déployer.
Essayez, dans la mesure du possible, de ralentir :
- Prenez du temps seul,
- Diminuez vos engagements non essentiels,
- Marchez, respirez, laissez-vous du vide.
Ce vide n’est pas une perte. C’est un espace fertile pour ce qui veut naître.
3. Être accompagné·e si nécessaire
Il peut être précieux de ne pas traverser seul. Un accompagnement thérapeutique, un cercle de parole, une amie de confiance peuvent vous offrir un miroir doux et soutenant.
Une transition bien accompagnée peut devenir un vrai tremplin vers un renouveau personnel.
4. Écouter les signes
Pendant une transition, la vie vous envoie souvent des signes subtils :
- des synchronicités,
- des rêves inhabituels,
- des élans spontanés (changer de lieu, écrire, créer, partir…),
- des résistances soudaines à ce que vous faisiez « sans réfléchir » avant.
Essayez de les accueillir avec curiosité, comme autant de petites balises sur votre chemin intérieur.
Conclusion : Une invitation à renaître à vous-même
Les transitions de vie ne sont pas des échecs. Ce ne sont pas non plus des erreurs de parcours. Ce sont des passages, des moments-clés où la vie vous invite à vous réajuster, à vous recentrer, à grandir.
Oui, cela peut être déroutant. Oui, vous pouvez vous sentir perdu, fragile, instable. Mais tout cela fait partie du processus.
Ce n’est pas le signe que vous régressez, c’est le signe que vous changez.
Et si vous choisissez d’accueillir cette phase avec douceur, honnêteté et bienveillance, alors vous en ressortirez plus fort, plus ancré, plus libre.